Julie se pencha sur le clavier de l’ordinateur et tapa l’intitulé du mot de passe.
Sa sœur et elle avait le même, rien de plus normal pour des jumelles !
En entrant dans l’univers d’Anaïs par l’intermédiaire de son ordinateur, Julie sentait qu’elle se rapprochait un peu de sa sœur, en parcourant sa messagerie, ses favoris, l’historique de ses recherches sur la toile et ses coups de cœur musicaux …
C’était tellement vital pour elle qui restait seule à présent, aux côtés de ses parents démunis, désespérés depuis la disparition de sa jumelle, lors d’un tragique accident de la route.
Il y a 20 ans étaient nées deux petites poupées blondes aux yeux clairs identiques à tous points de vue, physique, physiologique et caractériel.
La naissance, l’enfance et l’adolescence s’étaient passé sans aucun soucis et les petites s’entendaient à merveille pour la plus grande fierté de leurs parents comblés.
Julie sécha une énième petite larme qui daignait encore sortir malgré toutes celles déjà évacuées …
Elle avait été amputée d’une partie d’elle-même et souffrait atrocement depuis la date fatidique remontant à 1 mois …
Elle prit une grande inspiration et parcourut la messagerie du jour ; plusieurs lignes du même expéditeur, un garçon prénommé Enzo qui semblait avoir eu un coup de cœur pour Anaïs.
D’après les messages antérieurs archivés par sa sœur, les deux jeunes correspondaient déjà depuis plusieurs mois …
Le jeune homme s’inquiétait de son silence et la relançait tous les jours avec de plus en plus d’insistance en lui demandant un rendez-vous pour enfin la rencontrer.
Julie sourit et décida qu’après tout, cette substitution était possible et lui permettrait peut-être de surmonter sa douleur en prenant sa place dans le cœur de ce garçon …
Mais allait-il s’apercevoir de la supercherie ?
Pouvait-elle se le permettre et dans quel but ?
Refaire vivre sa jumelle à travers ses amoureux ?
Julie soupira, et pensa très fort à ses parents malheureux comme elle mais qui se battaient pour survivre malgré tout !
Elle irait peut-être au rendez-vous, qu’est-ce qui l’en empêchait après tout ?
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