La tristesse se relève comme une fenêtre moelleuse
Sans un bruit, une larme, elle cherche la douceur
Comme un baume magique qui la rendrait heureuse
Malgré le temps qui tire ses volets de douleur
Une mèche de cheveux lui voile souvent la face
Elle se pare de noir et marche toujours courbée
Comme un mal qui la brise, de plus en plus tenace
Elle verse encore des bleus dans l’océan salé
Elle est une vieille femme au regard embué
Ses glandes lacrymales sont maintenant asséchées
Elle rêve de se perdre dans des yeux bienveillants
Qui l’emportent bien loin sur un tapis volant
Ses doigts sont comme des tiges qu’on aurait effeuillées
Sans plus aucune sève pour transmettre la force
Tel un arbre fruitier au goût acidulé
Qui découvre ses entailles sur le bord de l’écorce
Elle se revoit fillette la joie au bord des lèvres
A remuer ciel et terre et conter à qui veux
Cette chance d’être sur terre et de se prendre au jeu
Tourbillonner sans cesse jusqu’en avoir la fièvre
Aujourd’hui la tristesse est bien là, mais n’est que de passage
Elle laisse parfois la place à des moments joyeux
Elle continue sa route croisant d’autres visages
Nous laissant un instant de l’espoir dans les yeux
Tellement beau ce texte ! Exactement ce que je ressens en étant incapable de le dire. Merci.