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Clara

Par verozen • Contes • Jeudi 25/04/2024 • 0 commentaires • Version imprimable

Il était une fois une petite fille prénommée Clara.

Elle vivait dans une vieille ferme avec ses grands-parents dans une vallée entourée de majestueuses montagnes.

On lui avait toujours raconté la même histoire au fil des ans, que sa maman était morte en la mettant au monde et que son papa était parti.

Clara était muette de naissance ; c’est peut-être pour ça que son Papa l’avait laissé ?

Autrefois, quand Pépé et Mémé étaient plus jeunes, ils s’occupaient de la chèvrerie, de la traite des bêtes, de la fabrication de petits fromages et de l’entretien journalier.

Mais les années passant, ils avaient laissé toutes les tâches à la charge de Clara.

Du soir au matin, Clara s’occupait de ses amies, ces petites chèvres de montagne si douces et affectueuses ; son seul réconfort …

Rien à voir avec ses grands-parents qui la supportaient plus qu’ils ne l’aimaient depuis l’adoption, lui reprochant inconsciemment la disparition de leur fille bien aimée.

Pour oublier son existence difficile, elle se réfugiait souvent en pleurant dans l’enclos des chèvres, recroquevillée dans la paille au milieu des bêtes.

Un matin, au petit jour, une grande chèvre d’un blanc immaculé s’approcha d’elle lentement.

Son regard était doux et rempli de bienveillance.

« Ne pleure pas Clara, je suis là pour t’aider à retrouver le sourire »

Elle se leva d’un bond croyant avoir rêvé.

La chèvre poursuivit :

« Non, tu n’es pas folle, c’est bien moi qui te parle et tu es la seule à comprendre mon langage »

Il est temps que je te dévoile un secret ; ton Papa est venu à la ferme il y a quelques mois pour venir te chercher ; mais tes grands-parents ne l’ont pas laissé rentrer»

Clara n’en croyait pas ses oreilles, toutes ces informations incroyables qui lui tombaient dessus !

« J’ai appris aussi qu’ils allaient se séparer du troupeau et le vendre à l’abattoir ; plus de temps à perdre, cette nuit nous devons fuir ensemble et libérer toutes mes sœurs de cette fin tragique »

Le sourire réapparu sur le visage de Clara à l’idée de changer enfin de vie et de retrouver son père qui semblait l’attendre …

« Nous quitterons la bergerie à la nuit tombée et laisserons les portes ouvertes sur le côté pour que les bêtes puissent s’échapper »

« Prends une couverture, de quoi manger et ta petite timbale en argent que tu affectionnes tant pour pouvoir tirer mon lait »

« Le chemin sera long jusqu’à l’autre vallée mais nous y arriverons, je te le promets ! »

Clara, encouragée par cette amie prodigieuse et inattendue, passa la journée à préparer en cachette toutes les fournitures nécessaires à leur fuite prochaine.

Le moment venu, une fois les deux vieillards profondément endormis, elle rejoignit la chèvre blanche qui l’attendait et ouvrit les portes aux autres qui s’enfuirent en silence dans les pâturages.

« Allons-y ! Par là ! Il faut grimper par ce sentier qui monte au sommet »

Clara passa en tête tirant la belle chèvre blanche derrière elle.

La pente était raide, le froid mordant, mais les paroles de réconfort de son amie donnaient à Clara un regain d’énergie pour pouvoir continuer malgré la faim, la peur et la fatigue.

Après une nuit de marche, elles arrivèrent au petit matin devant l’entrée d’une grotte.

« Nous nous reposerons ici à l’abri du froid » dit la chèvre à Clara.

Elles passèrent plusieurs heures enchevêtrées l’une contre l’autre pour se réchauffer mutuellement.

Puis la chèvre de nouveau prit la parole :

« Tu vois le grand sapin là bas qui domine la vallée Clara ? »

« Approchons nous de cet arbre, connu dans la vallée pour ses pouvoirs magiques … »

" Sors de ton sac la timbale en argent et vient extraire un peu de mon lait  que tu boiras lentement»

Clara récupéra le lait dans la timbale et but aussitôt le liquide crémeux.

Une douce chaleur coulait le long de sa gorge accompagnée de petits picotements inhabituels en avalant …

Quelle étrange sensation !!!

La chèvre observait la scène et lui dit :

« Maintenant Clara, ouvre la bouche et parle ! »

« Je …je…je pa…rle !!!!!!! »

« JE PARLE !!!! »

 Mais, mais, ça marche ! C’est un miracle ! » cria t-elle en larmes 

« Merci mille fois, merci » dit-elle en enlaçant son amie.

La chèvre laissa Clara se remettre de ses émotions puis lui dit :

« La route est encore longue Clara, il faut y aller »

Les deux amies se remirent en marche pour atteindre au plus vite leur destination, le prochain village dans la vallée où habitait le Papa de Clara.

En chemin, elles tombèrent sur un jeune berger qui les guida vers un chemin escarpé  menant au village et leur donna des indications pour pouvoir enfin atteindre leur but ultime.

A proximité de la maison, Clara aperçu un homme dans le jardin et le reconnut aussitôt grâce à la vieille photo jaunie retrouvée un jour, par hasard, au fond d’une malle du grenier.

 Elle s’approcha, son amie toujours en laisse derrière elle …

L’homme leva les yeux et reconnu instantanément sa fille bien aimée accompagnée d’une magnifique chèvre blanche.

« Papa !» dit-elle

« Clara ! » hurla son père accourant pour la prendre dans ses bras.

« Je te présente ma nouvelle amie » dit-elle en se retournant vers la chèvre, les yeux mouillés de larmes de bonheur

 « Elle se prénomme Liberté ! »

 

Poésies d'ailleurs